Jean-Louis Crémieux, dit Crémieux-Brilhac, né le 22 janvier 1917 à Colombes et mort le 8 avril 2015 à Paris 5e, est un haut fonctionnaire, ancien résistant et historien français de la Seconde Guerre mondiale, correspondant de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques). Parisien originaire d’une famille juive installée depuis cinq siècles à Carpentras, puis à Nîmes et à Narbonne, il est précocement politisé. Grâce à son oncle, le critique littéraire Benjamin Crémieux (1888-1944), il rencontre, alors qu'il n'est encore que lycéen, André Malraux et Stefan Zweig. Il fait d'excellentes études secondaires au lycée Condorcet (de 1924 à 1933), puis des études de lettres et d'histoire à la Sorbonne. À partir de 1931, il passe une partie de ses vacances en Allemagne, où il assiste à la montée du nazisme. Il est de 1935 à 1938 le plus jeune adhérent du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Mobilisé en septembre 1939, ayant suivi un peloton E.O.R (élève-officier de réserve) à Saint-Cyr, il est promu aspirant. Affecté à l'extrémité ouest de la ligne Maginot, il est fait prisonnier à Jaulgonne (Aisne), le 11 juin, et envoyé en Allemagne dans un Oflag de Poméranie. Le 4 janvier 1941, il parvient à s’évader du Stalag II B, où il avait été transféré, et gagne l’Union soviétique. Il y est emprisonné, comme plus de deux cents autres Français. L’invasion allemande engagée le 22 juin 1941 change la donne: la France libre étant devenue l'alliée de l’URSS, il peut, avec 185 autres évadés français, rallier le Royaume-Uni (avec notamment Pierre Billotte, Alain de Boissieu, François Thierry-Mieg, Pierre Rateau ou encore le dessinateur Tim), où il s’engage dans les Forces françaises libres le 9 septembre 1941 sous le pseudonyme de Brilhac. Affecté en 1942 au commissariat national à l'Intérieur à Londres, il devient secrétaire du Comité exécutif de propagande et chef du service de diffusion clandestine de la France libre (printemps 1942-août 1944). À ce titre, il est amené à parler plusieurs fois au micro de Radio Londres, dont il aide à préparer les émissions à destination de l'Europe occupée. Il est, à la Libération, le cofondateur de La Documentation française et en devient le directeur-adjoint, puis le directeur. Il est fait conseiller d’État (1982-1986). Dans les années 1950, sans renier son attachement à l'homme du 18 juin, il soutient l'expérience gouvernementale et le combat politique de Pierre Mendès France. Organisateur des colloques de Caen de 1956 et 1966 sur l'enseignement supérieur et la recherche, il est l’animateur avec Jacques Monod et le mathématicien André Lichnerowicz du Mouvement pour l’expansion de la recherche scientifique (1956-1972). À sa retraite, Jean-Louis Crémieux-Brilhac se fait historien des épisodes de la guerre qu'il a vécus et dont il possède une connaissance intime. On lui doit principalement deux sommes, fruits d'années de recherches, et qui font aujourd'hui autorité dans la communauté des historiens. ... Source: Article "Jean-Louis Crémieux-Brilhac" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.