Angelin Preljocaj se lance un défi majeur avec la relecture du ballet le plus emblématique de l’histoire de la danse classique : Le Lac des cygnes. Après Gravité et Winterreise, il éprouvait le désir de revenir à un grand ballet narratif. Un domaine dans lequel il excelle, comme en témoignent Blanche Neige ou Roméo et Juliette. Et puis, comment résister à l’envoûtante musique de Tchaïkovski ? Tout en gardant les ressorts et la structure dramaturgiques du ballet, Preljocaj se penche sur la motivation de chacun des personnages, ce qui les meut et les émeut. Le voilà donc qui s’empare de la danseuse-cygne et de son double maléfique, des profondeurs d’un lac qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Une façon aussi, pour le chorégraphe, de renouer avec cette attirance pour la culture russe, et avec la mémoire de la danse qui lui tient tant à cœur.